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Dimanche 27 septembre 2020 
Le sommet mythique du Mailh Arrouilh
  3c2m
     
Randonnée à pied
Repas tiré du sac
 
Dénivelé : env. 750 mètres
Nous emprunterons une piste non goudronnée (éviter les voitures trop basses)

RV 1 : 7h30Jurançon parking de la fromagerie des Chaumes
Contact: FS 06 85 56 80 97
Coût du covoiturage : 4 €
 
RV 2 : 8h15Gare de Lurbe-Saint-Christau  
Contact : AL 06 19 36 04 38
 
Programme : les roches de Lacq à l'air libre
A la gare de Lurbe, présentation des panneaux et de l’itinéraire puis regroupement dans les voitures et montée dans le bois par la route forestière du Binet.
Puis débute la randonnée sur la face ouest du Mailh Arrouil :
A la lisière de la forêt, vue sur la carrière d’Asasp et ses dolomies du Jurassiques.
En montant le long de la piste, on progresse sur des roches carbonatées du Crétacé puis du Jurassique (roches mères, réservoir et couverture, du système pétrolier aquitain). Depuis le sommet, panorama sur le chaînon béarnais de Sarrance au Sud, et sur la plaine au nord.

Date limite pour l'inscription : jeudi 24 septembre
Nombre maximum de participants : 25

Compte-rendu de la sortie :

Ciel limpide, lavé par les pluies de la veille. Bise piquante, Tanguy qui s'est renseigné nous menace d'un ressenti de 1° au sommet.

Nous commençons par la visite des panneaux du Géotrain : à gauche, de la dolomie, à droite aussi de la dolomie, et un chaînon qui semble calme mais cache bien son jeu.

En route pour une piste chaotique, jusqu'aux vaches coincées derrière la barrière qui nous fixent, avec envie peut-être, on ne saura jamais, elles aussi cachent bien leur jeu.

Avant de traverser cette étendue de bouse, explication scatologique de François : non, les rudistes agglomérés en récifs n'étaient pas entourés d'une boue argileuse, mais juste d'un mélange de vase calcaire et de déjections (bref, du caca, n'ayons pas peur des mots !) qui s'accumulait dans les bas fonds.

Bientôt, le calcaire d'Arudy cède sa place aux marnes de Sainte Suzanne, plus discrètes et mouillées.

Plus loin, magnifique vue plongeante sur la carrière d'Asasp : encore de la dolomie, et bien sûr débat sur les ressources minérales en général, indispensables bien que souvent stigmatisées.

On quitte la piste : ça grimpe, on rentre dans le vif du sujet.

Beaucoup d'herbe, les quelques affleurements et la carte géologique nous situent dans du bleu clair, jurassique et calcaire.

Le paysage derrière nous devient sublime, et naturellement nous ne nous privons pas d'en faire la lecture géologique.

Après avoir observé un fort pendage nord conforme à nos attentes, nous débouchons sur une structure de barrières métalliques canalisatrices de troupeau. Pas évident de savoir par où continuer.

Choisir c'est sacrifier : nous nous retrouvons dans un sous bois assez chaotique parsemé d'affleurements ruiniformes. C'est la dolomie bien sûr, qui pue quand on la pète mais pas pour les raisons qu'on a l'habitude de croire : fi donc du H2S malodorant ! C'est juste que les sulfures excités par notre coup de marteau ont libéré du mercaptan, comme celui jadis utilisé pour parfumer le gaz de ville, par sécurité. Merci François d'avoir tordu le cou à nos idées reçues.

Encore un dernier raidillon, et nous débouchons sur la crête, qui nous conduit au sommet : vue à 360° à couper le souffle, au nord la plaine à l'infini, au sud l'anticlinal de Sarrance qui s'achève à l'ouest par un périclinal digne de figurer sur un géopaysage...

La pause repas est agrémentée par des supputations géochimiques : la dolomie serait plus stable que la calcite dans une ambiance salée, et justement les quantités considérables d'évaporites déposées au Trias ne se seraient pas contentées d'agir mécaniquement sur la tectonique, mais auraient aussi fourni les circulations d'eau salée à l'origine de la dolomitisation.

Laquelle dolomitisation, en diminuant la taille des cristaux, génère de la porosité, pour le bonheur des pétroliers qui ont la faculté de la convertir en dollars, pourvu qu'elle abrite les fluides adéquates.

Tanguy teste avec bonheur un chemin de retour qui évite le sous bois chaotique. Nous coupons ensuite pour rejoindre directement la piste, dont le talus fait affleurer la série complète du passage du Crétacé au Jurassique.

A Asasp, halte chez Germaine. Nous y donnons le coup de grâce à son fût de pression, et savourons le plaisir de cette magnifique journée au cours de laquelle, grâce à François, nous avons pu établir les connections entre ce que nous avons vu et les considérations théoriques qu'il nous a détaillées.

 
ITI GT
 Carte itinéraires géotrain (détail)
M ARROUY ASASP 2
Carrière d'Asasp
M ARROUY ASASP 5
Jurassique de lacq
sommet
Au sommet, vue vers le nord