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Dimanche 30 juin 2019
Le Sarraillé, une énigme géologique (Lourdios-Ichères)
  3c2m
     

Excursion à pied et en voiture
Sortie limitée à 25 personnes 

Repas tiré du sac

RV 1 : 7h45Jurançon, parking de la fromagerie des Chaumes : (carte
Contact: JV 06 33 06 62 32
Coût du covoiturage : 10 €
 
RV 2 : 08 h30GURMENÇON, Rd-point des totems
Contact : AL 06 19 36 04 38
Coût du covoiturage : 5 €
 
RV 3 : 9h00SARRANCE, site RGTP
Contact : AL 06 19 36 04 38
 

Programme :

Du site RGTP du village de Sarrance, nous monterons en voiture jusqu’au quartier Bosdapous pour entamer une randonnée en boucle vers et autour du Saraillé (ou Araillé) et ses célèbres lherzolites. Les lherzolites sont des péridotites, roches ultrabasiques d’origine profonde (manteau supérieur 35 km de profondeur en moyenne). Leur présence dans les Pyrénées a étonné et étonne encore les chercheurs/géologues : quels mécanismes, quel type de géodynamique pourraient expliquer leur mise en place ??? De nombreuses hypothèses ont été et sont encore échafaudées... Nous irons toucher ces lherzolites et tenterons d’observer les zones de contact entre ces roches vertes et les calcaires. Du sommet (montée optionnelle), vues superbes sur les chainons béarnais et la haute chaine. Sur le trajet, d’autres curiosités géologiques nous attendent : les roches du Jurassique et certains de leurs fossiles, les calcaires d’Arudy, des grèzes….

Date limite pour l'inscription : jeudi 27 juin
 

Compte-rendu de la sortie : 

C'est avec un paradoxal soulagement que nous accueillons les nuages bas qui cachent les sommets : pas de surchauffe en perspective ! Très pratique, le nouveau panneau de Sarrance aide Annie à introduire la géologie des Pyrénées et situer les fameuses lherzolites.
Puis, entassés dans 4 autos (pas trop de place pour se garer là haut), nous gravissons la route de Lourdios-Ichères que nous quittons pour une route étroite où la récente adduction d'eau a créé des affleurements tout neufs dans les marnes noires du Crétacé, désormais baptisées flysch, allez savoir pourquoi...
Nous continuons à pied sur une route forestière, non sans avoir scruté un affleurement de flysch singulièrement déformé par une tectonique est-ouest : bizarre bizarre ! Audrey nous explique le coup des S0 et S1, respectivement pendage et schistosité. Difficile de savoir lequel on mesure à chaque fois.
Soudain, sans prévenir, surgit le Trias avec ses cargneules, immédiatement reconnues par les ossois qui côtoient jour et nuit ces roches vacuolaires envahissant jusqu'aux murs de leurs maisons.
Première carrière, non pas dans le Trias mais dans des grèzes, ces éboulis de pente de l'âge de glace : ici, les morceaux de calcaire à rudistes nous disent qu'au dessus de nos têtes est perché du calcaire urgonien.
Et voici naturellement dans la famille Trias les argiles bariolées accompagnées de leur source : classique !
Mais alors que nous arrivons au col, changement de végétation : les arbres laissent place aux fougères, et en farfouillant un peu dans le talus on finit par trouver des morceaux de roches très anciennes, Ordovicien nous dit la carte (bravo la carte de 1970 !). Reste à savoir comment il est arrivé là...
Nous retrouvons la forêt, et une seconde carrière, source de débats polémiques : lherzolites ou Ordvicien ou quoi d'autre encore ? Cette fois ci, la bonne vieille carte de 1970 ne nous aide pas.
Plus loin, de gros éboulis de calcaire à rudistes nous rappellent que tout là haut l'Urgonien ne demande qu'à dévaler la pente.
À nouveau une source, puis plus rien (à savoir plus d'arbres) : on rentre enfin dans le vif du sujet avec une carrière de ces lherzolite, qui vont nous accompagner maintenant pendant un moment, soit tranquillement litées traversées par de jolis filons de serpentine, soit méchamment broyées, soit complètement altérées par le climat béarnais.
Braves patous, on essaie de ne pas diviser le troupeau de brebis et on grimpe vers le sommet. Nous avons désormais perdu tout espoir de déjeuner à l'ombre vu que le temps s'est dégagé, dévoilant un magnifique paysage (joli dessin d'Annie) au dessus d'une mer de nuages.
Ce n'est pas tout, il nous faut maintenant sortir des lherzolites. Quelques bons coups de marteau et une odeur méphitique : c'est bien la dolomie noire jurassique qui est ici au contact de la lherzolite. Si tout va bien, on va trouver plus loin le calcaire de Lons que d'aucuns préfèrent nommer "à Exogyra Virgula" (pourquoi faire simple...).
Trop chaud, trop raide, trop long : on n'ira pas au sommet. De toute façon, de l'Urgonien et des rudistes on en a déjà vu plein dans les éboulis.
Un petit détour pour admirer et dessiner (ça c'est Annie) l'Anticlinal de Sarrance, et c'est Louis qui nous guide dans la fraîcheur du bois par ce qui est presque une autoroute directement en bas jusqu'au col.
Escale désaltérante à Sarrance, et on repart avec nos souvenirs et le sentiment d'avoir pu observer des choses exceptionnelles surgies des profondeurs du globe.

Lien vers lalbum photos de PG

 
2018 12 07 HELICOPTERE 31 copie2 sLe Saraillé, (vu par sa face est) et le trône du roy
saraill
Croquis de terrain : panorama depuis le sommet du layens
mesure S0S1 IMGP6389
On mesure S0 et S1 dans le flysch
La greze et son ciment P6305438
La grèze et son ciment calcitique
litage lherzolite P6305470
Lherzolite : l'altération météorique met en relief son litage
Lherzolite tectonisee IMGP6432
Lherzolite broyée
olivine et pyroxene IMGP6477 copie1
Lherzolite : olivine et pyroxène
dessin paysage IMGP6449
Croquis du paysage
mer de nuages 2019 06 Saraille IMGP6482 IMGP6484 PG
Mer de nuages et Saraillé