Compte-rendu, de la visite guidée en Géotrain | mercredi 30 octobre 2024
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Un groupe de 8 personnes a fait le voyage en GéoTrain sous la conduite de Jean Marie en "remontant le temps", de Pau au Vallon de Bedous. Le long du trajet, les paysages qui défilent ont été commentés, permettant d’apporter quelques notions de géologie.
La brume persistante empêchant l'observation des sommets, les commentaires géologiques s'appuient sur certaines activités humaines en relation avec le soubassement géologique (vignobles et poudingue de Jurançon, agropastoralisme en plaine d'Ogeu, carrières et roches calcaires massives, centrales hydroélectriques et fort dénivelé du défilé d'Escot...). Arrivés à Bedous, la brume est encore là. Le commentaire des panneaux du Géotrain suscite questions et discussions. Puis nous partons en balade vers la « Roche qui pleure », jolie cascade siège de la formation d'une roche calcaire, le travertin, appelée ici "Espugne" Dans le Vallon cette roche poreuse et légère, facile à travailler a été utilisée pour sculpter - entre autre - les modillons de la chapelle Saint saturnin à Jouers. Les tables et l'abri du moulin d'Orcun nous accueillent et nous protègent pendant une petite averse lors du pique nique Puis le café nous est offert à l'abri par Gilles, accompagnateur en montagne au hameau d'Orcun et partenaire de GéolVal. Sur le trajet du retour vers la gare, une jolie éclaircie nous permet de décrire quelques sommets dont la face sud-ouest de l'Ourdinse et ses éboulis fixés poreux qui constituent la réserve d'eau du village de Bedous. Au final, malgré la météo capricieuse, une belle journée. Merci à tous les participants ! |
![]() La roche qui pleure
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![]() Panneau expliquant la formation de l’Espugne
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![]() Modillon en Espugne « l’exhibitionniste »
Chapelle de Jouers à Accous |
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![]() Face sud de l’Ourdinse depuis la route entre Orcun et Bedous
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Compte-rendu, sortie 10 - Déformations en vallée de Gavarnie | Gèdre-Gavarnie, 12 oct. 2024
Rendez-vous en début de matinée dans le village de Gèdre-Gavarnie avec Alain et Jean nos géologues du jour pour la découverte d’un affleurement calcaire en bordure de route.
Pour la petite histoire, Arthur Bresson avait appelé en 1903, ces calcaires « les calcaires de la Dalle ». Pour comprendre ces roches, il faut remonter au Dévonien inférieur (et moyen) pendant l’ère Primaire (environ -400Ma). Dans l'hémisphère sud d'alors, se trouve un océan où s’accumulent des dépôts sédimentaires à l'origine de ces roches calcaires que l’on découvre aujourd’hui à notre latitude. Au cours de la dérive des continents qui va progressivement les amener vers le nord, elles vont subir deux phases majeures de déformations nommées respectivement l´orogénèse hercynienne (vers -300 Ma) pour la plus ancienne qui était accompagnée par les montées des plutons granitiques (Cauterets, Panticosa, Néouvielle) et de filons magmatiques divers, et ensuite l´orogénèse pyrénéenne (entre -80 et -20 Ma), cette deuxième phase tectonique enregistre le rapprochement et la compression associée entre la plaque ibérique et la plaque européenne, responsable des structures visibles aujourd´hui en surface, suite au soulèvement et à l´érosion et mise à nu de ces vieilles roches dévoniennes.
Pas moins de 16 points d’intérêts nous attendaient sur près de 150m, de quoi se familiariser avec les déformations souples et cassantes qu’ont subi ces roches. S’identifie facilement le litage sédimentaire de ces calcaires avec alternance de dépôts de boue calcaires et de dépôts plus grossiers de type calcarénites. Ils sont parfois de couleur noire donc plus riches en matière organique. Plus loin, ce sont des laminations avec alternances de teinte et d’épaisseur répétées, cette cyclicité enregistre les cycles de marées qui ont régi les dépôts il y a près de 400 Ma !
Nous remarquons une association de plis souples, de bancs calcaires boudinés tout comme des boudins de diabase, attestation d´une déformation essentiellement ductile. Un autre secteur montre des bancs quasiment transformés en frites en réponse à leur comportement mécanique plus cassant. L´observation de stries sur des miroirs de faille donnent le sens du déplacement des blocs déplacés.
Une courte marche nous amène devant le "bureau des géologues’’. Ce site est le départ du sentier historique des expéditions de Louis Ramond de Carbonnières, botaniste et géologue, reconnu pour ses célèbres ascensions vers le Mont-Perdu à la fin du 18eme siècle.
Après le déjeuner, direction le plateau du Saugué, site très apprécié des randonneurs pour sa quiétude et ses magnifiques points de vue sur le cirque de Gavarnie. Mais pour les 15 amateurs de géologie du jour, c’est plutôt la position singulière de la barre de calcaire gréseux du Santonien (env. - 85 Ma) décrite par Alain qui interroge. En effet elle représente la transgression majeure d'âge Crétacé supérieur sur le socle métamorphisé de l'Ordovicien. Arrivent au-dessus de ces carbonates par un contact anormal, les schistes noirs ampéliteux du Silurien recouverts de toute la section dévonienne. Pour Alain « cette superposition anormale résulte de l’orogénèse Pyrénéenne : lors de la compression, le socle et son revêtement sédimentaire autochtones Crétacé ont été recouverts par les terrains allochtones du Paléozoïque. Ces terrains plus anciens charriés vers le sud sur environ 7 à 9 km, constituent "l’unité chevauchante" ou Nappe de Gavarnie. Les terrains datés du Silurien caractérisés par des pélites noires graphiteuses formant la semelle de cet ensemble chevauchant, ont favorisé les décollements et les déplacements en tant que "couche savon" ».
Un dernier regard sur le cirque Gavarnie avec sa cascade de 423 mètres de hauteur et c’est déjà l’heure de rentrer.
CF-JG
Sortie 02 - Érosion littorale, recul du trait de côte et géologie de la plage d'Erretegia à Bidart | Dimanche 24 mars 2024
En matière d’érosion du littoral, Bidart est un cas d’école. Certaines années, le recul du trait de côte atteint 25 cm voire plus de 50 cm sur certaines portions. Pour Jean Marie, notre géologue du jour, ces phénomènes d’érosion ne sont pas nouveaux : la ligne de rivage d’Erretegia permet d’observer la vallée incisée il y a près de 20 000 ans, à une époque où le niveau marin se situait 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et la ligne de côte 5 à 6 km plus à l’Ouest ! Dans cette vallée, on note la présence de niveaux de tourbes (avec débris de végétaux) alternant avec des sables fluviatiles, caractéristiques d’une plaine d’inondation aux environs de moins 10 000 ans.
Puis, en direction de Biarritz, nous suivons cette magnifique coupe géologique vers le nord, dont les falaises sont exposées aux forçages marins et subaériens. Ces processus contribuent au recul de du rivage qui s’effectue de façon localisée et par à-coups. Au lieu de consolider et de protéger le pied de la falaise, les dépôts rocheux résultants des éboulements sont régulièrement enlevés par les marées à fort coefficient ou lors des tempêtes.
Plus loin, c’est la rencontre avec la célèbre et très attendue couche K/Pg située entre les Marnes de Bidart au Sud et les Calcaires conglomérés du Danien au Nord. Cet affleurement célèbre, qui s’amenuise au fil des années, permet de remonter vers - 66 millions d’années (Ma) et de comprendre avec les explications de Jean Marie cette extraordinaire crise biologique qui a conduit à la disparition complète de nombreux groupes d’animaux. Quelques pas de plus nous mènent vers une autre curiosité géologique, le complexe chaotique de Bidart, dont l’analyse et l’interprétation permet de comprendre le mécanisme de mise en place des « glaciers de sel », amenant les roches du Trias (âgées de plus de 200 Ma) au contact des Calcaires du Danien (âgées de - de 66 Ma).
L’arrivée de la marée montante termine cette sortie « marine » revivifiante …
Sortie 5 - Le site du Pont Vieux et la ville d’Orthez, la géologie et les Hommes : compte-rendu de la sortie | Samedi 25 mai 2024
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A l’occasion des Journées Nationales de la Géologie, GéolVal proposait le 25 mai 2024 un cheminement géologique par rues et ponts de la ville d’Orthez, en lien avec d’autres domaines du savoir, l’histoire, l’archéologie, ou l’architecture. Une quarantaine de personnes étaient présentes, géologues professionnels ou amateurs et de passionnés de culture, souvent Orthéziens, amoureux de leur ville et avides de remonter aux racines des lieux. Guidés par nos géologues émérites Annie, Pierre et Claude accompagnés d’érudits locaux, nous avons débuté notre voyage dans l’espace et dans le temps. Orthez … le nom de la ville nous offre déjà une clé : A la rudesse de la pierre propice à l’édification de citadelles (on ne peut s’empêcher de penser à l’Orthanc du « Seigneur des anneaux ») s’associe la douceur de la nature évoquée par l’analogie avec l’ « hortis » latin si évocateur de verdure et de jardins. Mais Orthez c’est aussi une spectaculaire et très intrigante tranchée dans la roche, le fameux défilé. Le panneau Géolval « L’histoire cachée du défilé d’Orthez » implanté sur la rive gauche du Gave de Pau, sous les ombrages du parc Gascoin raconte admirablement comment on est passé d’une mer tropicale, à des roches calcaires déposées puis bousculées, érodées et enfin entaillées par le gave. Tout cela en plus de cent millions d’années… Le livret guide S11 de Géolval « Du défilé d’Orthez à l’anticlinal de Sainte Suzanne » permettra si on le souhaite d’entrer plus dans le détail. Cette réalité physique a très fortement conditionné les conditions de vie des habitants et la construction de la ville. Nos pérégrinations par les venelles de la vieille ville nous ont souvent menés au gave sans pouvoir le franchir. Un pont existait-il là ou un gué ou un embarcadère? Nous avons sagement choisi d’emprunter le Pont-Vieux bien ancré sur ses bases de calcaire ! Les bâtisseurs du XIIIe siècle, ne se sont pas trompés en utilisant la turbidite qui se débite si naturellement en dalles minces, renforcée de solide grès ocre. Huit siècles après, ça tient toujours et c’est toujours aussi beau. Bien moins esthétique, la ligne de chemin de fer a elle aussi coupé la ville en deux emportant dans le même temps une partie du Pont-Vieux et les vieilles maisons qui surplombaient le gave : le progrès a réussi là où les crues avaient échoué ! Heureusement, de nombreuses belles et vieilles bâtisses sont toujours là, la maison Jeanne d’Albret, l’Hôtel de la Lune ou l’impressionnante forteresse de Gaston Fébus. Autant de haltes où nous nous sommes émerveillés devant la qualité de l’architecture … et les traces des petites bêtes emprisonnées dans la roche : rudistes, nummulites…. Notre journée s’est achevée par une visite commentée des différents documents et matériaux minutieusement organisés par Géolval, cartes géologiques, roches, fossiles, photos, microfossiles observables sous la loupe binoculaire. Ce moment où chacun a pu interroger les spécialistes sur des points qui seraient restés obscurs – mais en restait-il ?- a clos cette belle très enrichissante journée. Michel |
Exposition de roches et posters
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Randonnée du Somport jusqu’à la mine de cuivre du Causiat
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La balade longe en permanence la frontière franco-espagnole depuis le Somport vers le sud-ouest pour atteindre le col de Causiat qui domine la station de ski de Candanchu, d’où part notre chemin vers l’une des plus vieilles mines de cuivre d’Europe. En peu de distance, c’est un beau voyage dans la haute chaîne des Pyrénées, dans les roches ayant résisté à 300 Millions d’années d’histoire et à de nombreux changements climatiques et tectoniques à l’origine d’extinctions faunistiques mondiales. Les énigmes seront de comprendre, avec quelques indices de terrain, les évolutions climatiques exceptionnelles ayant eu lieu : des environnements équatoriaux récifaux paradisiaques à des déserts sahariens abominables. Et pour cela pas besoin de masque de plongée ni de dromadaires. Ensuite, nous découvrirons les restes des mines de l’âge de cuivre (-2500 ans) reprises au XVIII ème siècle. Nous tenterons de comprendre la formation de ces minerais cuprifères (échantillonnage possible de minéraux : malachite, chalcopyrite principalement) et l’origine de cette économie préhistorique (le début du capitalisme). Par ailleurs ce métal retrouve un nouvel intérêt scientifique et industriel d’abord du fait de l’explosion de la demande en cuivre pour l’électromobilité mais aussi grâce aux métaux rares associés, utilisés dans certains composants de la transition énergétique et digitale (microprocesseurs). Cette sortie se fait (si beau temps) dans un paysage grandiose avec des vues splendides sur les sommets des Pyrénées et sans trop de dénivelé : une excursion originale, entre histoire géologique et saga humaine ! |
Randonnée OT à la Pierre Saint Martin | Jeudi 1er août 2024
Visite guidée en géotrain | Mercredi 31 juillet 2024
Visite guidée en géotrain | Mercredi 7 août 2024
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Nous étions un groupe très diversifié de 13 personnes : familles avec jeunes enfants venant pour une découverte du voyage en train et de la montagne ; une jeune étudiante, récemment lauréate au concours BCPST ; quelques amateurs très éclairés de l’association Minéraux et Fossiles : les discussions ont été animées ! Au cours de la journée, le temps est resté couvert : les commentaires se sont concentrés sur les paysages rapprochés : coteaux de Gan, plaine d’Ogeu et leur sous bassement géologique puis alternance entre défilés calcaires et vallons entre Escot et Bedous. Arrivé à Bedous, nous avons choisi une promenade jusqu’au village d’Osse en Aspe : le rocher des chèvres en cargneule, un atelier de tri des galets au bord du Gave ; un pique nique à l’ombre sur la prairie du Saillet ; puis la visite du village d’Osse, ses moulins, son église, sa maison forte….. |
Randonnée au lac d'Estaëns dans son écrin de roches rouges | Jeudi 8 août 2024
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Un groupe de randonneurs sportifs et motivés a participé à la rando organisée en partenariat avec l’OT du Haut-Béarn entre le parking du Sansanet et le lac d'Estaens, accompagné par Gilles, accompagnateur en montagne et Pierre, géologue de GéolVal. La ballade s’est déroulée sous un soleil éclatant, sans un nuage, chaque pic, chaque falaise étant donc bien visibles. Le paysage grandiose des falaises qui dominent le lac d'Estaens a pu être décrypté, les géorandonneurs ont pu découvrir de près et de loin les discordances majeures visibles dans l'empilement des strates et saisir leur signification pour le géologue. Merci à tous les participants pour leur curiosité et à Gilles pour sa connaissance du milieu agropastoral et son encadrement. PM pour GéolVal |
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Randonnée de cabane en cabane dans le vallon glaciaire d’Azuns | Jeudi 15 août 2024
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Un groupe de 17 randonneurs courageux a participé à la rando en boucle organisée en partenariat avec l’OT du Haut-Béarn au départ du refuge de Laberouat, accompagné par Jean-Christophe, accompagnateur en montagne et Pierre, géologue de GéolVal. La balade s’est déroulée sous un brouillard humide, masquant sans répit les falaises des orgues de Camplong. A midi, à la cabane de la Cure, les randonneurs ont imaginé la discordance angulaire des calcaires crétacés sur la Paléozoïque (!) ; une brève éclaircie en début d’après-midi a permis d’apercevoir la base de la falaise et d’entrevoir de manière fugitive le Pas d’Azun. Plus près de nous le modelé glaciaire de cette petite vallée a quand même pu être apprécié, tout comme les magnifiques Rudistes en position de vie (quoiqu’ils soient bien morts !) encore visibles dans les blocs calcaires disséminés dans la pente. Merci à tous les participants pour leur patience et leur curiosité et à Jean-Christophe pour son encadrement attentif et sa connaissance du milieu agropastoral. PM pour GéolVal |
Visite guidée en géotrain | Mercredi 14 août 2024
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Nous étions moins nombreux que prévu en ce mercredi pluvieux: seuls 10 optimistes et courageux étaient présents au rendez vous, dont le groupe de 8 personnes à mobilité réduite (groupe de l'association GEM en Daban). Pour l'accès au train, ce groupe fut remarquablement accueilli et accompagné par le agents de TER nouvelle Aquitaine. Au cours du voyage de Pau à Bedous, les commentaires se sont concentrés sur les paysages rapprochés; puis , les questions surgissant, divers sujets de géologie appliquée ont pu être abordés en particulier à propos de la plaine agropastorale d'Ogeu et de sous bassement en terrasse fluvioglaciaire. En gare de Bedous, beaucoup d’intérêt aussi lors des commentaires géologiques: cartes, panneaux avec leurs gabions emplis de roches locales, diverses roches et fossiles provenant des chainons béarnais. Pour la promenade accompagnée, Marie Claude nous attendait; "géolvallienne locale de l'étape" connaissant bien le village, elle a guidé le groupe sur un trajet facilement accessible, même pour les personnes en fauteuil, jusqu'au centre du village . Le long du trajet, nous avons décrit et commenté certains matériaux d'ouvrages et de bâtiments patrimoniaux: les calcaires massifs de la fontaine et de la mairie, les calcaire à bandes siliceuses de certains pas de portes et margelles de pont, les ardoises, les dalles en bancs de flysch, les galets .... matériaux provenant de carrières proches. Au final, une journée enrichissante pour tous et pour chacun, valides comme moins valides. |





























