Prochaines excursions

Pour cette sortie de printemps, on visitera dans la journée quelques affleurements calcaires autour d’Arudy, une marbrerie en activité et le musée d’Ossau. Une fois expliquée par un large panorama, la géologie du secteur sera détaillée en visitant plusieurs affleurements, tous proches de la piste cyclable installée sur l’ancienne voie ferrée.

Descriptif :

• Premier arrêt au-dessus de Louvie-Juzon. Panorama vers l’Ouest : lecture géologique et géomorphologique du paysage (RV-2).
• Déplacement au sud (piste cyclable près du barrage SHEM) pour une présentation de la coupe géologique du panorama de la Montagne du Rey à l’Est (rive droite). Visite le long de la piste cyclable – descriptif des couches calcaires les plus anciennes (de la journée) : facies, fracturation.
• visite de la marbrerie Moncayola (11h)
• panorama extérieur sur les carrières proches de la marbrerie.
• description du front de taille de la carrière de la colline St Michel à Arudy. Quelques éléments sur l’histoire et le fonctionnement du four à chaux.
• Visite du Musée d’Ossau à Arudy (vers 16h)

Sortie limitée à 19 personnes 

Date limite pour l'inscription :  21 mars

Sortie complète 

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Chronologie des études géologiques sur le calcaire d'Arudy

Compte-rendu de la sortie

Après Louvie Juzon, un virage, une carrière, une croix, un panorama : vue remarquable sur l'occlusion de la vallée par la moraine frontale déposée par l'ancien glacier. En amont, les collines autour d'Arudy, le chaînon du Mail Arrouy et au fond vers le sud la haute chaîne.

Les cartes et les coupes géologiques se sont succédées dans le temps, de plus en plus précises, parfois contradictoires : l'épaisseur de notre pierre d'Arudy a évolué de 2000 mètres à 200 mètres dans des intervalles de temps qui n'ont rien de géologiques !

Calcaire d'Arudy = calcaire à rudistes, facile d'un point de vue mnémotechnique, mais on doit oublier : d'abord parce que des rudistes il y en a plein ailleurs, mais surtout parce que dans le périmètre de la récente IGP (indication géographique protégée), il n'y en a presque pas. Les faciès (rien à voir avec le délit de faciès) initialement à rudistes au sud deviennent des faciès à coraux vers le nord. Pour preuve la superbe croix toute neuve exposée aux sorties de route dans le virage (une rente pour les marbriers...) remplie de coraux sans un poil de rudiste.

Rendez-vous maintenant avec Thomas Moncayola, créateur de ladite croix, tailleur de pierres "comme papa", après que son grand-père débarqué d'Espagne ait racheté la petite carrière désormais fermée dans laquelle il avait travaillé.

Surprise à l'entrée du site : un affleurement de sable jaune contenant quelques blocs anguleux de calcaire gris. Il s'agit en fait du sable rapporté utilisé jadis comme abrasif pour la découpe au fil des blocs dans la carrière.

Partout des blocs sciés de tailles et d'origines variées. Les pierres locales portent les noms poétiques de Paloma, Henri IV ou Sainte Anne, extraites des trois dernières carrières en activité. Grâce aux haveuses, fils et scies diamantés seules quelques personnes suffisent à y assurer l'extraction des blocs réduits à des dimensions raisonnables afin de rendre possible leur manutention ultérieure par les marbriers.

Découpe, sculpture et surfaçage sont effectués ici avec des niveaux de mécanisation en rapport avec la complexité de l'objet et le budget qui lui est consacré.
Démonstrations de sciage, ponçage, polissage et bouchardage. Cette dernière technique, utilisée jadis pour tailler la pierre, sert actuellement à obtenir un rendu granuleux sur des faces sciées, avec un objectif esthétique ou pratique (antidérapant). Et bien veiller à laisser une bande non bouchardée sur les bords, au risque de sinon éclater les angles !

Avant de prendre congé, visite des chutes fatales où nous sommes invités à nous servir au besoin si nous en avons l'utilité chez nous. Merci Thomas pour votre accueil et votre disponibilité !

Pique nique dans une ancienne carrière à Sainte Colome, relique de l'époque artisanale où la pierre d'Arudy était le gagne pain d'un grand nombre de travailleurs.

Le haut de la carrière est marqué par une érosion karstique d'épaisseur modérée laissant au carrier un ensemble sous jacent compact découpé au fil abrasif.
En dépit du caractère compact de ce faciès, il est possible d'y déceler un pendage faible, grâce aux alignements des coraux qui s'y trouvent. Et cerise sur le gâteau, nous découvrons au sommet une surface condensée au contact de la Pierre d'Arudy aptienne avec l'Albien qui la recouvre.

Retour en vallée d'Ossau le long de l'ancienne voie ferrée devenue piste cyclable. La montagne du Rey présente une série subverticale calcaire bordée au sud par les marnes de Sainte Susanne. Seule la partie nord des calcaires, plus massive, a été exploitée comme pierre d'Arudy, et l'est encore, comme granulat.
Et enfin, dégagés par le creusement de la voie ferrée, nous observons des rudistes en place !

Nous terminons par la visite du musée d'Ossau, délicieux espace au calme suranné, à des années lumières de ces nouvelles présentations informatiques auxquelles un avenir moderne nous condamne.

Au terme des étapes très variées de cette belle journée, la pierre d'Arudy, à la fois célèbre et trop peu connue dans le détail, nous a finalement livré tous ses secrets.